Guanes Etche-Garay un peintre dans les grottes

12.12.2012

Guanes Etche-Garay grottes Isturitz Oxocelhaya

Au cours de l’année 2010/2011, le peintre et sculpteur Guanes Etche-Garay, en compagnie d’Aude Labarge a fait des séances régulières de croquis dans les grottes. Le résultat de ce travail est une série de tableaux que l’on peut retrouver en suivant les expositions du peintre ou bien, pour certains, dans son atelier où nous avons rencontré Guanes.

Ombre et lumière
Pour ces séances de croquis, Guanes, qui avait déjà peint dans la grotte, a voulu rentré l’esprit vierge de ses expériences précédentes. « Comme pour une performance. A chaque fois, c’était une nouvelle rencontre improvisée avec la grotte. » Et pourtant il n’est pas si à l’aise que cela dans ce lieu. C’est pour lui à chaque fois une émotion forte « ça me vide ». « Je me suis servi de la grotte… La grotte est un lieu obscur, et c’était dans une période – cela nous arrive à tous – où j’étais moi-même un peu dans l’obscurité… Et là paradoxalement, je me suis rendu compte qu’en rentrant dans la grotte c’est moi qui amenait la lumière ! »

« Côté technique, je suis venu avec des papiers noirs ou foncés, préparés par avance et j’ai travaillé dessus avec du blanc, de l’ocre, du rouge, (de la  lumière…). La technique habituelle du croquis est de capter les ombres qui vont faire les contours du dessin…  Là dans cet univers sombre, le travail était au contraire de capter ce qui était éclairé. C’est la lumière qui a amené les contours. »

L’art, pour Guanes, a aussi vocation à changer le négatif en positif. Ici il s’agissait du jeu entre ombre et lumière.  « C’était un jeu plastique intéressant, un défi en quelque sorte ! » Car l’artiste a aussi besoin de se renouveler, et de « renouveler » ce qu’il a sous les yeux. Peindre, sculpter, c’est avant tout « regarder la réalité pour pouvoir la transformer ».
D’autres défis plastiques se sont offerts à lui, comme par exemple dans ces grottes la recherche de l’ouverture…. Et puis une évolution s’est faite dans cette recherche. « Au fur et à mesure, j’éliminais. J’ai fini par rentrer avec uniquement quatre craies, et du noir… que je ne voyais pas !! »
Il y aussi la série sur le « trop », la « profusion ». Profusion d’images, de courbes, de sensations… un trop plein qui l’amenait au retour des grottes à travailler des croquis qui expriment ce foisonnement.

Après la grotte, le travail en atelier
Dans la grotte, c’est un travail de croquis rapide, concentré… Pas plus d’une demi-heure par dessin et par lieu. Ensuite dans son atelier avec les souvenirs de ses émotions, de ses sensations, les notes qu’il avait prises, il retravaille les croquis.

Les hommes, la grotte habitée
Dans les grottes Guanes aime percevoir les traces, les « fantômes », presque « l’odeur », des habitants des grottes. Ce sont ses « Anonymes des grottes », qui ont fait aussi l’objet d’une série de croquis. Ceux-ci ont plutôt été faits après, en atelier, avec le souvenir de ce qu’il avait perçu. Dans son travail de peinture ou de sculpture, par le choix de ses matériaux, par son travail sur les symboliques, Guanes a toujours été dans la recherche de ces  » traces ». De la même manière dans la grotte, il était attentif et sensible à ce qu’il percevait de cette présence humaine.
Prochaine exposition de Guanes Etche Garay où ce travail pourra être vu ainsi que des nouvelles pièces : du 10 novembre au 12 decembre 2012 à Menditte en Soule.
Retrouver aussi Guanes sur son site : http://etchegarayguanes.jimdo.com

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