Mai 2013 : Patxi Laskarai, des clichés et une exposition très « sensible »

27.04.2013

GOIZARI BEHA
 S’il ne photographie pas habituellement les êtres « animés », les clichés de Patxi Lascaray n’en demeurent pas moins étonnement pleins de vie. Photographe de la lumière, du détail, des lignes et des « constructions » humaines, ses photos nous montrent des objets et des lieux animés, des  mouvements surpris l’instant du cliché.
Aussi, s’étonnait-on de le voir pénétrer dans les grottes, monde minéral, à priori fixe, froid et obscur. C’est justement cette obscurité qu’il est allé chercher dans les grottes. « Au départ, je ne savais pas ce que j’allais faire… j’étais surtout intrigué, c’était  comme un défi pour moi. » Plusieurs passages, avec un temps de latence ente deux visites dans la grotte ont été nécessaires à la réalisation de ces photos, avant que ne s’impose le fil qui allait guider ce  travail . « Le noir. J’adore ça… j’aime jouer avec les peurs qui vont avec… » Une façon de les exorciser ?
Patxi est aussi rentré dans la grotte avec, à l’esprit, la présence des hommes qui ont vécus dans ces lieux et ceux qui ont créé des œuvres à la lumière d’une simple flamme vacillante. Ils avaient ainsi un rapport au lieu différent du nôtre aujourd’hui quand nous visitons une grotte avec ses éclairages électriques. C’est ce qu’a cherché à sentir Patxi, enfermé dans l’obscurité, seul avec son appareil.
Il a alors laissé faire… Déréglé ses appareil, oublié le flash, délaissé le pied. Et photographié parfois des choses qu’il ne percevait même pas dans l’obscurité. L’infime parcelle de lumière accrochée, « le bouger » ont ainsi à nouveau donné vie et chaleur à ce monde minéral.
A l’arrivée, des photos – on serait parfois tenté de dire des tableaux – à la limite de l’abstraction. A première vue, une présentation de la grotte en mode « macro ». Mais non, ce que l’on prend pour des détails mis en valeur sont en fait des pans entiers de la grotte, plafonds, colonnes,… Patxi a photographié le monumental mais pour mieux nous faire pénétrer dans l’intime, dans l’émotion et le sensible de la grotte. Avec devant,  le noir toujours… à la fois sujet et écrin.

Isturitzeko harpean
Otsozelaiko lurpean
Paretak murmurikan edo, lurraren izerdia entzuten
Zango jehan izarrak edo, harri dirdirantak lehertzen
Gainean, itxura bitxi batzu
Gizonak margotu, denborak moldatu edo nik idurikatu ?
ber beldurrak betidanik

1/60ème de seconde pour des milliers d’années, dérisoire
Mêmes salles qu’hier quand ils murmuraient
Murmure des parois quand on ne parle pas
Constellation inconnue dans la voûte ocre.
Patxi Laskarai

Exposition Goizari Beha de Patxi Laskarai
Du 3 au 31 mai 2013
Musée Basque de Bayonne

 

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