Les collections archéologiques d’Isturitz

23.05.2013

Que sont devenus les objets issus des fouilles archéologiques anciennes ?

Durant la première moitié du XXème siècle, les archéologues (Emmanuel Passemard dans un premier temps et surtout durant trente ans René et Suzanne de Saint-Périer) « retirent » de la grotte une quantité impressionnante de matériel archéologique.
Les techniques de fouilles ne sont pas celles d’aujourd’hui : on étudie les couches archéologiques que l’on découvre pour les rattacher à une « culture » du paléolithique (Magadalénien, Gravettien, Aurignacien…), et on extrait la totalité des matériaux sur de grandes surfaces en ne conservant que les pièces (objets ou outils) jugées intéressantes au regard des scientifiques de l’époque…

Ces objets retirés des grottes de 1913 à 1959 constituent ce qu’on appelle LES COLLECTIONS D’ISTURITZ.
Autre trait de l’époque, les objets découverts dans les grottes, devenaient la propriété des archéologues. Mais, par chance, Passemard ayant besoin d’argent vend ses collections au Musée des Antiquités Nationales en 1927.  Les objets découverts par les Saint-Périer connaissent, pour certains, un parcours un peu cahotique avant d’aboutir dans ce même musée, actuel Musée d’Archéologie Nationale de Saint Germain en Laye au tout début des années 1980 après le décés de la comtesse de Saint-Périer.

Une idée de ce que sont LES COLLECTIONS D’ISTURITZ :

Du fait de la fréquence d’occupation du site au cours de la préhistoire, et des grandes superficies qui ont été fouillées durant la première moitié du XXème siècle, le nombre d’objets issus d’Isturitz est considérable :
– ce sont des milliers d’objets d’art mobilier (environ 3000 pour la seule période du Magdalénien, ce qui est énorme pour un seul site). L’art mobilier d’Isturitz est d’une richesse incontestable du fait
    –  du nombre d’objets, dont certains sont uniques au monde
    – de la diversité de ceux-ci (plaquettes gravées, rondes-bosses aplaties, baguettes demi-rondes, contours découpés, galets gravés, pendeloques, flûtes, lames d’os décorées),
    – de l’existence de séries
– on compte des dizaines de milliers d’outils en silex (grattoirs, burins, lames,…), de même pour les objets et outils en os et en bois de rennes (poinçons, harpons, sagaies, aiguilles, parures, bâtons perforés, baguettes demi-rondes…)

Contour découpé en tête de cheval - Cliché Olivia Rivero

Les COLLECTIONS D’ISTURITZ au musée d’archéologie nationale…

Les collections d’Isturitz appartiennent maintenant à l’Etat et sont conservées au Musée d’Archéologie Nationale (MAN) de Saint-Germain-en-Laye.
Elles occupent là une place privilégiée :

– par le nombre des objets présents et l’importance du site d’Isturitz pour l’étude du paléolithique supérieur, elles constituent le fond le plus étudié par les chercheurs et les doctorants.

– de nombreux objets présentés au grand public dans les vitrines du paléolithique sont issus des COLLECTIONS D’ISTURITZ. En matière d’art mobilier, l’originalité stylistique et la qualité de leur exécution, font des objets d’Isturitz des artefacts de référence.

– à partir du MAN, les objets d’Isturitz sont aussi amenés à voyager… Ainsi des pièces majeures de la collection sont actuellement exposées avec d’autres objets au British Museum de Londres dans le cadre de l’exposition « Ice Age Art, arrival of the modern mind » (février à juin 2013).

La venue des COLLECTIONS D’ISTURITZ en Pays Basque ?

C’est un souhait, et qui ne date pas d’aujourd’hui.
Récemment, dans les années 2000, plusieurs personnes, ici comme au Musée d’Archéologie Nationale, ont travaillé dans ce but : présenter ces objets encore jamais révélés au public du Pays Basque dans le cadre d’une grande exposition temporaire.

L’entreprise n’a pas abouti mais l’idée et la volonté de faire restent intactes, et tous espèrent qu’elle sera bientôt à nouveau d’actualité… D’autant que des partenaires tels que le Musée d’Archéologie de Bilbao et le Musée d’Altamira sont toujours en attente de ce projet pour accueillir à leur tour ces collections lorsqu’elles « descendront » en Pays Basque.

La conférence du vendredi 24 mai au Musée Basque sur les Collections d’Isturitz

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