Flûtes d’Isturitz : l’archéologue, le facteur et le flûtiste…

12.03.2012

Isturitz est connu pour être le site avec la plus forte concentration de flûtes paléolithiques connu à ce jour. Au total 22 fragments de flûtes en os de rapace ont été retrouvés dans la grande salle d’Isturitz (cf : les flûtes d’Isturiz)
C’est pourquoi l’Espace Culturel propose une série de manifestations sur le thème « l’Homme et l’Oiseau » (édito); le projet le plus emblématique étant une création contemporaine pour ensemble de flûtes préhistoriques confiée au compositeur François Rossé. La création – « Aspaldian » – fera intervenir un groupe de 5 musiciens dans la grotte d’Isturitz.

Isturitz est connu pour être le site avec la air jordan pas cher plus forte concentration de flûtes paléolithiques connu à ce jour. Au total 22 fragments de flûtes en os de rapace ont été retrouvés dans la grande salle d’Isturitz (cf : les flûtes d’Isturiz)
C’est pourquoi l’Espace Culturel propose une série de manifestations sur le thème « l’Homme et l’Oiseau » (édito); le projet le plus emblématique étant une création contemporaine pour ensemble de flûtes préhistoriques confiée au compositeur François Rossé. La création – « Aspaldian » – fera intervenir un groupe de 5 musiciens dans la grotte d’Isturitz.

Christian Normand archéologue du SRA Aquitaine (articles), a ainsi entre les mains 22 fragments à partir desquels il doit réaliser des répliques de flûtes « complètes » qui seront confiées à des musiciens contemporains.
Premier constat : à une exception près, impossible de restituer les flûtes préhistoriques d’origine. Aucun croquis, aucun témoignage, pour guider l’archéologue ! Ajoutez à cela que même pour la flûte « archéologiquement complète », personne ne sait bien sûr comment les hommes du paléolithique en jouaient…
La démarche doit alors être différente :
– partir d’un os de vautour (toutes autorisations accordées !…)– là, la taille, la découpe de départ de l’os est connue –
– prendre en compte sa propre expérience d’archéologue… Christian Normand a déjà réalisé des répliques de flûtes. Bien que non musicien, mais « curieux », il a déjà une petite idée des différentes reconstitutions qu’il pourrait réaliser (nombre de trous, avec ou sans trou de pouce,…)
– s’entourer d’un musicien et d’un facteur de flûtes qui pourront le guider, en fonction des fragments déjà connus, de façon à compléter ces fragments et donner à l’instrument un « son ».

Christian Normand archéologue du SRA Aquitaine (articles), a ainsi entre les mains 22 fragments à partir desquels il doit réaliser des répliques de flûtes « complètes » qui seront confiées à des musiciens contemporains.
Premier constat : à une exception près, impossible de restituer les flûtes préhistoriques d’origine. Aucun croquis, aucun témoignage, pour guider l’archéologue ! Ajoutez à cela que même pour la flûte « archéologiquement complète », personne ne sait bien sûr comment les hommes du paléolithique en jouaient…
La démarche doit alors être  différente :
– partir d’un os de vautour (toutes autorisations accordées !…)– là, la taille, la découpe de départ de l’os est connue –
– prendre en compte sa propre expérience d’archéologue… Christian Normand a déjà réalisé des répliques de flûtes. Bien que non musicien, mais « curieux », il a déjà une petite idée des différentes reconstitutions qu’il pourrait réaliser (nombre de trous, avec ou sans trou de pouce,…)
– s’entourer d’un musicien et d’un facteur de flûtes qui pourront le guider, en fonction des fragments déjà connus, de façon à compléter ces fragments et donner à l’instrument un « son ».

On comprend bien que, dans ce travail en cours, autant que le résultat, le parcours est important et amène une série de questions, qu’il est intéressant de partager avec des musiciens : ces flûtes avait-elles un bec ou une anche, ou bien s’agissait-il d’un jeu différent ? combien de trous avaient-elles ? y avait-t-il systématiquement un trou de pouce ?

Deux autres passionnés avaient été invités à partager la réflexion : Mixel Etxekopar, flûtiste souletin qui a en main un premier fac similé dèjà réalisé voici quelques années par Christian Normand et Etienne Holmblat, facteur de flûtes à Bosdarros dans le Béarn.
La discussion fut animée et fort riche… sans que soient forcément amenées toutes les réponses ! Avec de plus une série d’interrogations pertinentes pour notre projet d’ensemble de flûtes : plusieurs musiciens ont-ils joué ensemble dans la grotte ? Ces flûtes ont-elles été conçues pour jouer en groupe, et en harmonie avec d’autres flûtes ou d’autres instruments ?
La réponse serait plutôt négative. Il y a par ailleurs une individualisation évidente de chaque instrument, marquée par son décor gravé.
Le projet étant de créer un ensemble, faut-il malgré tout aller vers une recherche d’harmonie ?

Le musicien et le facteur de flûtes sont repartis, mais d’autres rencontres suivront… Avant que Christian Normand ne remette son jeu de flûtes à l’automne pour qu’elles puissent à nouveau jouer dans les grottes, après plus de 10 000 années….

Partager sur