…aspaldian… création pour ensemble de flûtes en os de vautour

13.12.2012

Flûtes en os de vautour, modèle possibles d'Isturitz

…aspaldian… Création musicale contemporaine de François Rossé pour ensemble de flûtes préhistoriques en os de vautour et autres instruments.

Aspaldian 2012 - Photo D. Piollet
Photo Dominique Piollet

vendredi 11 mai 2012 à 20h30 et samedi 12 mai 2012 à 19h00
avec
Christian Normand
(archéologue, réalisation et présentation des flûtes)
Mixel Etxekopar (flûte préhistorique)
Jean-Charles Sans (flûte préhistorique)
Christian Vieussens (flûte basse)
Jean-Louis Hargous (clarinette basse)
José Lepiez (bois sonores)
François Rossé (percussions et dispositif électro-acoustique)
Jean-Philippe Leremboure (direction artistique)
et la participation de
des flûtistes de Soule Grégoire Lauga et Nicolas Basterreix
Marie Bidart de l’école de musique Soinubila d’Hasparren

Pourquoi se priver d’imaginer…

Les archéologues nous montrent depuis plus d’un siècle combien le site des grottes d’Isturitz et Oxocelhaya est habité dès la préhistoire par l’art et le savoir, par l’esprit de rencontre et d’échange.
Aujourd’hui, grâce au projet culturel du site, il nous est offert cette extraordinaire opportunité d’imaginer, et d’accompagner artistes et chercheurs dans des projets, de créer des temps de rencontres partagés avec le public et les territoires, proches et lointains. Ces projets apportent un souffle et un regard nouveau sur le site et notre histoire. Ils participent à la diffusion des connaissances, à la formation des publics, à la valorisation du patrimoine. Ils nous permettent de souligner le lien indéfectible entre les hommes et les cultures qui façonnent notre humanité depuis la préhistoire…
Avec Aspaldian, l’idée est celle d’une commande musicale, faite cette fois au compositeur François Rossé, à qui nous avons demandé de mettre en valeur dans sa composition la variété possible des timbres des flûtes préhistoriques et donc de composer, non pas pour une,  mais pour un ensemble de flûtes préhistoriques. Pourquoi se priver en effet d’imaginer qu’il y a quelques dizaines de milliers d’années, plusieurs flûtes ont joué et résonné ensemble dans la grotte d’Isturitz ?
Jean-Philippe Leremboure,
directeur artistique de l’Espace Culturel Arts et Sciences

Les flûtes d’Isturitz

Les fouilles archéologiques qui se sont succédées sur le site des grottes d’Isturitz depuis le début du XXème siècle ont révélé la plus forte concentration de flûtes paléolithiques connue au monde à ce jour.
Au total 22 fragments de flûtes ont été retrouvés dans la grande salle d’Isturitz, datant de l’époque Aurignacienne jusqu’à celle du Magdalénien (-35000 à -10000 ans). Ces flûtes sont en os de rapace, gypaète et vautours. Ces oiseaux, protégés, sont encore présents dans les Pyrénées et en Pays Basque.
Avec la création de François Rossé, l’Espace Culturel Arts et Sciences veut célébrer ces hommes d’Isturitz qui sont parmi les premiers musiciens de l’humanité et souligner la permanence de la création artistique.

Aux côtés des musiciens, un archéologue

Christian NormandLes deux jours, la représentation publique dans la grotte sera précédée d’une présentation par Christian Normand de la création sous l’angle de l’archéologie et de la relation scientifique / artiste.
Quel parcours a été celui de l’archéologue confronté à la gageure de reconstituer les flûtes préhistoriques pour les mettre entre les mains d’un flûtiste? Les techniques, les questionnements, les relevés au musée d’Archéologie Nationale où sont conservées les flûtes, et les rencontres avec les musiciens…

Christian Normand
Archéologue au SRA Aquitaine, rattaché scientifiquement au laboratoire TRACES de l’université de Toulouse le Mirail, il est un des spécialistes de la préhistoire du Pays Basque et des Pyrénées Occidentales, et plus précisément de la période comprise entre -40 000 et -30 000 ans. Son travail l’amène ainsi à s’intéresser aux premières sociétés des hommes modernes (hommes de Cro-Magnon) installées dans notre région.
Responsable scientifique des grottes d’Isturitz, il coordonne depuis plusieurs années une importante équipe scientifique internationale, et mène, en parallèle, des recherches sur diverses matières premières (silex, lignite, ambre…) disponibles dans les Pyrénées occidentales et les Landes.
Depuis longtemps Christian Normand est familier des flûtes d’Isturitz et a eu par le passé l’occasion d’en réaliser des répliques. Il était ici le plus à même de collaborer à ce projet liant les arts et les sciences.

Parcours d’une création

Ce projet s’inscrit dans la durée : temps de fabrication des flûtes, temps d’écriture par le compositeur François Rossé, temps de résidence avec les musiciens dans les grottes… pour aboutir à la diffusion et à la présentation de cette œuvre au public, dans la grande salle d’Isturitz en mai 2012.
La production et l’accompagnement artistique est réalisé par la Compagnie des Syrtes.
Ce projet associe également le Musée-Forum de la Préhistoire d’Aurignac et le réseau « Pyrénées Préhistoriques ». La création sera amenée à être diffusée sur ce réseau de sites préhistoriques pyrénéens et autres lieux…

2011 : Première étape de réalisation des flûtes

Une des premières phases du projet a été de fabriquer des flûtes à partir d’os de vautour à la façon de nos ancêtres homo sapiens. Ce ne sont pas toutes des répliques exactes des flûtes d’Isturitz qui sont pour la plupart à l’état de fragments, mais des « modèles possibles ».
La première étape ayant été d’obtenir des cubitus de vautours (avec les autorisations du Ministère de l’Environnement), les flûtes sont réalisées par Christian Normand à Hasparren. Les fragments retrouvés ne permettant pas de connaître la facture initiale de toutes les flûtes, l’archéologue a fait le choix d’une collaboration avec des musiciens pour ce travail.
L’Espace Culturel remercie Dimitri Marguerat, ornithologue, avec qui ce projet a été initié et les personnes qui ont permis d’obtenir les os : Lydia Vilagines, docteur vétérinaire à Tarascon-sur-Ariège, Florent Rivère, Emmanuel Desjobert et Nathalie Rouquerol du Musée-forum AURIGNAC.

Durant le premier semestre 2011, Christian Normand a travaillé sur ce projet :
– récupération et préparation des os.
– relevés et étude sur les fragments préhistoriques au MAN (Musée d’Archéologie Nationale de St-Germain en Laye) où ceux-ci sont conservés.
– juin, rencontre avec le flûtiste Mixel Etxekopar et Etienne Holmblat, facteur de flûtes.
– septembre 2011, chaque musicien participant au projet a entre les mains un premier exemplaire de flûtes en os de vautour.

2011 : Ecriture de la pièce musicale par François Rossé

Note de François Rossé au démarrage du projet
« La forme d’approche de notre collaboration est très intéressante car je pense qu’elle pourra, au moins partiellement, s’établir sous forme orale (la résidence permettant cela, bien sûr). On sera aussi concrètement plus proche de la préhistoire où l’écriture musicale n’était certainement pas la forme de transmission habituelle ! Il y a donc une cohérence à établir entre le résultat musical et la manière dont ce résultat est atteint. A ce moment là, l’expérience pourra être pleine. Cela est passionnant. »

2011 : en septembre, deuxième étape de réalisation des flûtes

Suite à de nouvelles rencontres avec les musiciens et le compositeur François Rossé, l’archéologue Christian Normand poursuit son travail de réalisation de « modèles possibles » des flûtes préhistoriques d’Isturitz.

2011 : octobre, 1ère résidence création dans la grotte d’Isturitz

Deux jours de travail entre les différents participants au projet, dont une matinée rencontre compositeur, musiciens et archéologue pour comprendre le processus de réalisation des flûtes et le contenu de l’œuvre musicale.

2012 : les 8 et 9 mai, 2ème résidence création Isturitz – Hasparren

Deux jours de travail dans la grotte (8 et 9 mai) avec l’ensemble de l’équipe artistique à laquelle sont associés les flûtistes de Soule Grégoire Lauga et Nicolas Basterreix
Et Marie Bidart de l’école de musique Soinubila d’Hasparren

Aspaldian 2012 - Photo D. PiolletAspaldian 2012 - Photo D. PiolletAspaldian 2012 - Photo D. Piollet

 

 Les photos sont de Dominique Piollet

François Rossé, à propos d’aspaldian…

François Rossé

 

Qui est François Rossé ? Retrouvez-le ici

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